La Cocarde étudiante : Insécurité, incivilités, ensauvagement… Vers l’autodéfense ? Entretien avec Eric Werner
L’été Orange mécanique que la France a vécu a mis au centre du débat politique le concept d’ « ensauvagement », repris jusqu’au sommet de l’État par le ministre de l’Intérieur. Pour remédier à ce phénomène, l’appel à un renforcement de l’État et à un tour de vis régalien est la solution la plus largement partagée, du moins celle qui paraît aller de soi. Or, à Palavas-les-Flots, à Bordeaux, ou encore à Nantes, des citoyens, désabusés de la dégradation de leur environnement quotidien, se sont constitués en collectifs pour prendre en charge eux-mêmes leur sécurité. Une même unanimité condamne cette voie vers l’ « autodéfense », considérée comme le début de la fin d’une société. Mais faut-il être si inquiet ?
Nous avons posé un certain nombre de questions au philosophe et essayiste suisse Eric Werner, diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris et ayant enseigné la philosophie politique à l’Université de Genève. Rédacteur à L’Antipresse, contributeur régulier de la revue Éléments, il a publié récemment Légitimité de l’autodéfense: Quand peut-on prendre les armes? aux éditions Xenia (2019, 109 p.).
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The student cockade: insecurity, incivility, wildness, Towards self-defense? Interview with Eric Werner. The Clockwork Orange summer that France experienced brought to the center of political debate the concept of « wildness », taken up to the top of the state by the Minister of the Interior. To remedy this phenomenon, the call for a strengthening of the State and a kingly turn of the screw is the most widely shared solution, at least the one that seems obvious. However, in Palavas-les-Flots, Bordeaux, or even Nantes, citizens, disillusioned with the degradation of their daily environment, have formed collectives to take charge of their own safety. The same unanimity condemns this path towards « self-defense », seen as the beginning of the end of a society.
Les Amis de la Nation Française 